21 IMCWP, Contribution of PADS

10/17/19 2:14 PM
  • Algeria, Algerian Party for Democracy and Socialism [PADS] Fr Africa Communist and workers' parties

21 st International Meeting of Communist and Worker’s Parties

100 th Anniversary of the founding of the Communist International

 

The fight for the peace and socialism continues!

 

18-20 OCTOBER 2019 Izmir, Turkey

 

 

CONTRIBUTION DU PARTI ALGÉRIEN POUR LA DÉMOCRATIE ET LE SOCIALISME

 

 

La création de la 3ème Internationale (Internationale Communiste) en mars 1919 à Moscou sous l’impulsion de la grande révolution d’Octobre 1917 était le produit historiquement nécessaire de la coordination de la lutte de classe à l’échelle internationale contre le capitalisme et ses guerres impérialistes. Cet acte ne fut pas le résultat d’une simple volonté subjective des révolutionnaires guidés par Lénine et le parti bolchévique russe, comme le prétendent les idéologues bourgeois et les socio-démocrates opportunistes traîtres au combat émancipateur de la classe ouvrière.

 

La naissance de l’IC était le fruit du combat ferme et inlassable mené par Lénine et son parti contre les socialistes chauvins qui avaient refusé de transformer la guerre impérialiste de 1914-1918 en guerre civile pour renverser le régime bourgeois source de barbarie, de sauvagerie sans bornes, pour instaurer la dictature du prolétariat, proclamer la paix entre les prolétaires de tous les pays, proposer l’alliance avec les peuples opprimés par le colonialisme, ouvrir la voie à la société société socialiste. Ces socialistes chauvins se sont transformés en valets de la bourgeoisie, au nom du mot d’ordre fallacieux de la guerre défensive, de la défense de leur nation, nation impérialiste en fait. Ils ont trahi la cause de la libération du prolétariat des chaînes de l’esclavage salarié. Ils ont voté les budgets de guerre et sont entrés dans les gouvernements bourgeois. Reniant l’enseignement du marxisme et les engagements de la 2ème Internationale contre les préparatifs de guerre, ils ont soutenu la bourgeoisie de leur pays qui a poussé à l’entre-égorgement mondial des prolétaires pour le repartage du monde entre les puissances impérialistes rivales et la réalisation du maximum de profits. Cette trahison n’a pu être possible que parce que la corruption a touché une fraction de la classe ouvrière et l’encadrement politique petit-bourgeois des partis socialistes. L’aristocratie ouvrière qui s’était formée dans tous les pays capitalistes évolués a bénéficié à la fois de l’amélioration des conditions matérielles de vie arrachées par les luttes économiques et de la redistribution par la bourgeoisie des miettes des profits tirés de l’oppression des colonies et de l’exportation des capitaux. L’opportunisme, la trahison et la contre-révolution commencent toujours par le basculement de ces catégories sociales dans le camp de la réaction. C’est là que se trouvent les racines de la complicité avec la bourgeoisie. Ces racines ne peuvent être extirpées que par une lutte politique et idéologique acharnée du parti marxiste-léniniste, sous le drapeau du combat pour le communisme, contre la collaboration de classe, que par l’enracinement de ce parti dans les profondeurs de la classe ouvrière et de toutes les couches sociales populaires écrasées par la domination bourgeoise.

 

La naissance de l’IC est le prolongement de toutes les luttes menées par les prolétaires conscients regroupés autour de Marx et Engels depuis la création en 1864 de l’Association Internationale des Travailleurs. La formation d’un prolétariat engendré dans les pays évolués de l’époque par le capitalisme, les premières grandes luttes sociales et politiques contre l’exploitation en Angleterre, en France, en Allemagne, en Amérique ont formé le terreau sur lequel se sont développées les relations de concertation, de solidarité et de coordination entre les représentants de la classe ouvrière de ces pays. Les luttes idéologiques menées par Marx et Engels, contre l’opportunisme sous ses différentes formes, contre le réformisme, le proudhonnisme, l’anarchisme, le bakouninisme, le lassalisme, ont abouti au triomphe du matérialisme historique élaboré par ces deux intellectuels révolutionnaires géniaux au sein des détachements les plus avancés du prolétariat, à la diffusion des idées du socialisme scientifique. Elles ont orienté le mouvement ouvrier vers le développement de l’action politique pour faire jouer au prolétariat révolutionnaire sa mission historique de fossoyeur du capitalisme. L’existence de la 1ère Internationale a pris fin en 1872 avec la création des premiers grands partis marxistes de masse en Allemagne et dans d’autres pays d’Europe.

 

Dans son article de 1919 sur « la IIIème Internationale et sa place dans l’histoire » Lénine a brillamment résumé le contenu des étapes parcourues de 1864 à 1919:

 

« La I ère Internationale a jeté les fondements de la lutte prolétarienne, internationale, pour le socialisme.

La IIème Internationale a été une phase de préparation du terrain pour propager largement parmi les masses le mouvement dans plusieurs pays.

La IIIème Internationale a recueilli les fruits du labeur de la IIème Internationale; elle en a amputé la vermine bourgeoise et petite-bourgeoise, opportuniste et social-chauvine et a commencé à réaliser la dictature du prolétariat. » Lénine précise la portée historique universelle de la nouvelle Internationale: commencer à mettre en pratique le mot d’ordre de dictature du prolétariat. Cette dictature c’est le pouvoir d’Etat exercé par la majorité de la population à travers les soviets dans une république débarrassée de la propreté privée des moyens de production et de l’exploitation. Elle réprime la « liberté » des exploiteurs, leur « liberté » de s’enrichir sur la faim des autres, la « liberté » de s’allier à la bourgeoisie étrangère contre les ouvriers et les paysans de leur propre pays.

 

Dans les conditions de l’impérialisme, stade de la formation des grands monopoles capitalistes, de l’exportation des capitaux, des guerres inévitables pour le repartage du monde, l’action de l’Internationale communiste a  puissamment contribué à la formation de partis communistes dans de nombreux pays, à la bolchévisation de ces partis, à leur transformation en partis d’avant-garde des prolétaires conscients à base de masse. Elle a mené une lutte sans merci contre l’opportunisme social-démocrate. Elle a oeuvré à l’alliance avec les peuples colonisés, faisant de la défense du mot d’ordre du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes un devoir pour les partis communistes des pays colonisateurs.

 

L’action de l’IC a parfois subi l’influence des partis socialistes pratiquant la collaboration de classe. L’appel à constituer des fronts ouvriers uniques contre le fascisme et la réaction a souvent été déformé dans son application. Il a été interprété comme une invitation à participer à des gouvernements socio-démocrates gérant les affaires de la bourgeoisie, à faire de graves concessions sur des questions de principe.

 

Dans notre pays, les instructions de l’IC pour soutenir la formation d’une organisation communiste inscrivant dans son programme la lutte pour la libération nationale et l’indépendance en relation avec les luttes sociales, la propagande pour le socialisme et la solidarité internationale ont joué un rôle très positif au début des années 20 du siècle passé.

Les cadres du PCF acquis au devoir d’appliquer la 8 ème condition de l’adhésion à l’IC ont activement contribué à organiser les premiers noyaux communistes algériens en France puis en Algérie pour mener le travail de propagande en faveur de la libération nationale et du socialisme, pour soutenir la lutte de la paysannerie pour la terre, celle de la classe ouvrière pour le pain et la liberté, pour rassembler dans un même front les travailleurs exploités d’origine algérienne et européenne contre la minorité des gros possédants coloniaux. 

Mais l’influence des courants opportunistes au sein du PC français s’est manifestée sous l’argument qu’il ne fallait pas gêner la lutte antifasciste et la formation du Front populaire en France. Cette influence a conduit au début des années 1930 les communistes algériens à retirer le mot d’ordre de lutte pour l’émancipation nationale. Les communistes algériens avaient commencé à s’implanter profondément au sein des travailleurs et de la paysannerie. La confirmation de l’abandon de ce mot d’ordre au congrès de 1936, la pratique de l’alliance avec les courants politiques bourgeois réformistes algériens aux dépens de l’alliance avec la petite-bourgeoisie résolument anticolonialiste, les menèrent à s’isoler des masses populaires qui s’éveillaient à la lutte politique contre la domination coloniale. Les fruits de l’action menée au sein des masses durant 15 ans furent récoltées par les éléments nationalistes. La dissolution de l’IC en 1943, l’absence d’un centre international pouvant jouer un rôle révolutionnaire d’orientation et de coordination, les dures conditions d’isolement créées par la 2ème guerre mondiale ont eu des conséquences négatives sur les orientations stratégiques du mouvement communiste algérien. Elles ont eu pour effet de placer en 1943-1945, période décisive pour la montée du mouvement de libération de masse, à la veille de la victoire sur le fascisme, les communistes algériens sous les ordres de dirigeants français influencés par les courants opportunistes du PCF. Appliquant avec zèle la tactique de l’union avec les gaullistes, ces courants voyaient dans tout nationaliste un partisan du nazisme. Le Parti communiste algérien se coupa des masses et ne put prendre l’initiative du déclenchement de l’insurrection armée contre le colonialisme en novembre 1954.

 

Il importe d’approfondir collectivement notre étude des combats glorieux animés par l’IC ainsi que des erreurs commises pour mettre en lumière leurs sources afin d’éclairer nos combats actuels et à venir.

 

L’aiguisement des contradictions de l’impérialisme, stade suprême du capitalisme, l’offensive générale menée de façon coordonnée à l’échelle mondiale contre les conquêtes sociales de la classe ouvrière, les campagnes effrénées de criminalisation du communisme, les ingérences dans les affaires des peuples qui résistent au diktat impérialiste, l’accumulation des facteurs d’une nouvelle guerre mondiale apocalyptique, tout cela nous indique que la renaissance d’une IC sera la clé de la contre-offensive du prolétariat mondial, allié à toutes la couches sociales écrasées par le système capitaliste, pour arrêter la course de humanité vers l’abîme du feu nucléaire, renverser le pouvoir de la bourgeoisie, mettre en échec sa résistance, jeter les bases d’une société socialiste. Le chemin sera long pour reconstituer des partis communistes capables de mettre en mouvement les masses dans cette nouvelle entreprise révolutionnaire mondiale. La construction d’une IC continuatrice de l’oeuvre des grands internationalistes que furent Marx, Engels et Lénine, n’est pas une tâche facile sous le feu permanent de la propagande réactionnaire et dans le contexte de la démoralisation encore persistance de larges fractions de la classe ouvrière après la défaite de 1990. Mais la commémoration du 100ème anniversaire de l’IC nous invite à mener en même temps :

 

-la lutte idéologique visant à rétablir la vérité sur les réalisations du socialisme, à montrer qu’il n’y a plus d’avenir sous le capitalisme, que le socialisme crée les conditions d’une vie heureuse, dans la paix et la fraternité entre les peuples;

-à participer à tous les combats pour l’amélioration des conditions de vie des travailleurs, pour les libertés d’expression et d’organisation nécessaires à l’action de la classe ouvrière, à sa préparation à la révolution socialiste;

- à la lutte pour la paix tout en montrant que le capitalisme produit inévitablement les guerres;

-à s’opposer aux ingérences et aux interventions armées de l’impérialisme dans le monde;

-à renforcer la coordination, la solidarité et l’entraide au sein du mouvement communiste international en vue du renversement de la domination de la bourgeoisie.

 

Vive l’internationalisme prolétarien!

 

Vive l’Internationale Communiste!